désobéir

désobéir [ dezɔbeir ] v. tr. ind. <conjug. : 2>

• 1265; de dés- et obéir

♦ DÉSOBÉIR À.

1 ♦ Ne pas obéir à (qqn), en refusant de faire ce qu'il commande ou en faisant ce qu'il défend. ⇒ s'opposer, se rebeller, résister, se révolter. Désobéir à ses parents, à ses chefs. — Absolt Ces enfants ont désobéi. — (Pass.) Littér. « La mère ne souffrait pas que l'héritier fût désobéi en rien » (Rousseau).

2 ♦ Par ext. (compl. chose) Désobéir à un ordre, à la loi. ⇒ contrevenir; enfreindre, transgresser, violer.

⊗ CONTR. Obéir, respecter.

● désobéir verbe transitif indirect Ne pas obéir à quelqu'un, faire ce qu'il défend : Désobéir à ses parents. Ne pas suivre une loi, un règlement, les enfreindre, les transgresser ; violer : Désobéir à la loi. ● désobéir (citations) verbe transitif indirect Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 Au fond, Dieu veut que l'homme désobéisse. Désobéir c'est chercher. Tas de pierres Éditions Milieu du monde ● désobéir (difficultés) verbe transitif indirect Emploi Être désobéi. La tournure passive est rare mais correcte : il ne tolère pas d'être désobéi. L'emploi, à la forme passive, du contraire obéir, est beaucoup plus fréquent : il veut être obéi. ● désobéir (synonymes) verbe transitif indirect Ne pas obéir à quelqu'un, faire ce qu'il défend

Synonymes :

- résister à

- se rebeller contre

- se révolter contre

Contraires :

- écouter

- obéir

- suivre

Ne pas suivre une loi, un règlement, les enfreindre, les...

Synonymes :

- contrevenir à

- transgresser

- violer

Contraires :

- exécuter

- observer

- obtempérer à

- respecter

- se conformer à

- se plier à

- se soumettre à

désobéir

v. tr. indir. Désobéir à: ne pas obéir, refuser d'obéir à (qqn, un ordre). Il a désobéi à son père. Militaire qui désobéit aux ordres.

— Absol. Pierre a désobéi.

⇒DÉSOBÉIR, verbe trans. indir.

Ne pas obéir à quelqu'un, en refusant ou négligeant de faire ce qu'il demande, ou en faisant ce qu'il défend. Oser désobéir :

• 1. « Sténio! Vous m'avez désobéi, dit Lélia. Je vous avais défendu de chercher à me revoir avant un mois et voici déjà que vous couriez après moi. (...) »

SAND, Lélia, 1833, p. 214.

— Emploi abs. Obéissez! Quoi! Des religieuses désobéissantes à leur archevêque! Cela fait horreur. Obéissez (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 120) :

• 2. Une trop grande liberté, un fais ce que tu veux commode, met la jeunesse dans l'impossibilité de désobéir alors que rien d'audacieux n'existe sans la désobéissance à des règles.

COCTEAU, Poésie critique 2, Monologues, 1960, p. 206.

— P. méton. [L'obj. désigne une loi, une règle, une discipline] Ne pas se soumettre à. Désobéir à la loi. Synon. enfreindre, transgresser, violer. Désobéira-t-elle [Prouhèze] à ces ordres que le roi même m'a chargé de lui porter? (CLAUDEL, Soulier, 1944, 2^e journée, 2, p. 754).

Rem. 1. Employé autrefois comme trans. dir., le verbe se rencontre encore parfois à la voix passive. Cette loi est désobéie (CONSTANT, Journaux, 1804, p. 169). Pour n'être pas toujours désobéi, j'ai fini par ne me donner aucun ordre (AMIEL, Journal, 1866, p. 333). Les résidents généraux n'obéissent pas au gouvernement et sont désobéis de leurs propres subordonnés (Doc. hist. contemp., 1953, p. 194). 2. On rencontre également désobéi, ie, rare, en emploi adj. À sa colère de père désobéi s'alliait sa colère d'ambitieux (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p. 260). HANSE 1949 précise, comme Ac. 1878 et 1932 : ,,On peut employer désobéir au passif, sans exprimer de complément d'agent : Je suis désobéi.``

Prononc. et Orth. :[], (je) désobéis []. Ds Ac. dep. 1694. Enq. :/dezobei/ (il) désobéit. Étymol. et Hist. 1283 adj. désobéissant [à son commandement] (PH. DE BEAUMANOIR, Coutumes de Beauvaisis, éd. Am. Salmon, 193); fin XIII^e s. désobei Aves (MATHIEU LE POIRIER, Jeu Capete Martinet, 286 ds T.-L.). Dér. de obéir; préf. dé(s)-. Fréq. abs. littér. : 205. Fréq. rel. littér. :XIX^e s. : a) 313, b) 245; XX^e s. : a) 303, b) 288.

désobéir [dezɔbeiʀ] v. tr. ind.

ÉTYM. V. 1265; de dés- (→ 1. Dé-), et obéir.

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♦ Désobéir à.

1 Ne pas obéir (à qqn), en refusant de faire ce qu'il commande ou en faisant ce qu'il défend. ⇒ Opposer (s'opposer à), rebeller (se), résister, révolter (se); insoumis (être insoumis). || Désobéir à ses parents, à ses supérieurs, à ses chefs.

1 Quoi ? vous craignez si peu de me désobéir ?

Racine, Bérénice, III, 3.

2 La raison nous commande bien plus impérieusement qu'un maître; car en désobéissant à l'un on est malheureux, et en désobéissant à l'autre on est un sot.

Pascal, Pensées, VI, 345.

2 Par ext. (Compl. n. de chose : ordre, loi…). || Désobéir à un ordre, à un commandement. || Désobéir à la loi, à une règle, à une prescription. ⇒ Contrevenir, enfreindre, opposer (s'opposer à), transgresser, violer; outre (passer outre).

3 Nous ferons voir (…) que l'Église peut prendre parti dans les choses que l'Évangile laisse indifférentes et que, lorsqu'elle l'a pris, on ne peut s'y opposer ni lui désobéir sans se rendre coupable de schisme.

Bossuet, Communion, Avertissement, 2.

4 L'immoralité consiste à désobéir au jugement de la raison.

V. Cousin, cité par Janet (→ Conformité, cit. 6).

3 Absolt. || Ces enfants ont désobéi. || Si tu désobéis, tu auras une claque.

5 (…) se sentant maître de troupes disciplinées, il (Pierre I^er) cassa les strélitz, qui n'osèrent désobéir.

Voltaire, Hist. de Charles XII, I.

REM. Désobéir s'employait à l'époque classique comme transitif direct; il s'emploie encore (littér.) au passif sans complément. Il n'accepte pas d'être désobéi.

6 On ne saurait imaginer à combien de pareils caprices le petit tyran avait asservi son malheureux gouverneur; car l'éducation se faisait sous les yeux de la mère, qui ne souffrait pas que l'héritier fût désobéi en rien.

Rousseau, Émile, II.

7 Elle aurait pu exiger de moi de ne pas la quitter; je savais au fond de mon âme que ses larmes n'auraient pas été désobéies.

B. Constant, Adolphe, V, p. 47.

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CONTR. Obéir; observer, plier (se), soumettre (se), suivre; respecter.

DÉR. Désobéissance, désobéissant.

Encyclopédie Universelle. 2012.